Dark Souls : du désespoir à l’émerveillement

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A l’heure des bilans 2011, des tops et flops vidéo-ludiques, et autres machins et trucs, j’en profite pour poser ma pierre à l’édifice et vous parler de mon coup de cœur de l’année : Dark Souls. Voici donc ce que l’on pourrait appeler mon Top 1 de l’année 2011 ! En vous souhaitant une bonne lecture et une heureuse année 2012 au passage 🙂

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Demon’s Souls avait déjà frappé très fort lors de sa sortie il y a deux ans. Le jeu proposait de se perdre dans un monde hostile et cruel, mettant en avant une ambiance extraordinaire et un challenge assez élevé. Dark Souls en est la suite spirituelle. Il reprend les éléments du succès de son ainé et les améliore pour nous livrer un RPG de très grande qualité.

Cela se passe de commentaire.

 

Un monde superbe, désespéré

Dark Souls se déroule dans un monde heroic fantasy créé pour l’occasion. Le Nexus de Demon’s Souls, terre de départ vers de multiples mondes est laissé à l’abandon et, cette fois-ci, nous avons droit à un monde ouvert et cohérent sur toute la ligne. Fini la succession de niveaux aux ambiances certes réussies, mais sans réels liens entre eux. Ici, tout ce que l’on aperçoit dans le décor a un sens. Chaque lieu décrit une partie du monde de Dark Soul, et l’on ne pourrait en retirer un seul sans fragiliser la cohérence générale. Le travail fourni fait vraiment plaisir, d’autant plus que le level design rend un bel hommage à cet univers extraordinaire. Vous trouverez de nombreux raccourcis et autres passages secrets à chaque coin et recoin du jeu. Il faudra prendre le temps de bien explorer les environnements afin de dénicher des objets merveilleux, des armes redoutables ou tout simplement tomber nez à nez avec un personnage excentrique au possible qui ne souhaitera que votre mort ou votre folie à tout jamais. En effet, le monde de Dark Souls est magnifique mais le désespoir rode, omniprésent. Le soleil a beau percer les ténèbres, toute forme de vie n’est que tristesse et mal-être. Amis ou ennemis, les autres personnages ne vont pas vraiment vous remonter le moral en cas de coup dur. En tout cas prenez garde car même les plus preux chevaliers pourront basculer au cours de l’aventure pour lâchement vous poignarder une fois le dos tourné… Bienvenue dans un magnifique monde en déclin.

Ce que l’image ne montre pas, c’est que vous êtes dans un ascenseur et que les pointes vont se planter dans votre corps dans environ deux secondes.

 

Subtil et réussi

L’histoire de Dark Souls est très particulière car narrée en arrière plan. On n’échappe tout de même pas à la classique vidéo d’introduction (néanmoins superbe) et le rapide tutoriel qui, au cours d’un prologue assez linéaire, vous apprendra les bases de la survie dans ce monde hostile. Vous incarnez un Mort Vivant, chose peu commune tout de même, et serez plongé dans un univers inconnu, sans aucune indication ou aide quelconque. Il y a tellement de choses à découvrir, et vous êtes seul. C’est peut être déstabilisant au début et ce ne sont pas les monologues mystérieux des premiers êtres que vous allez rencontrer qui vont vous rassurer. Si tout parait flou au départ, vous allez comprendre petit à petit ce qu’il se trame en arrière plan. Les descriptions des objets ainsi que les dialogues avec les personnages secondaires vont prendre du sens au fur et à mesure de votre avancée. Là où cela devient réellement intéressant c’est que ces personnages évoluent comme vous au fil du jeu. Si certains sombrent entièrement dans la folie et la violence, d’autres vous aideront de manière ponctuelle, et certains disparaitront momentanément. Vous les recroiserez plus loin, dans d’autres lieux et dans d’autres états d’esprit. Le monde de Dark Souls évolue, et pas forcément suite à vos actes contrairement à beaucoup d’autres jeux. Vous pouvez tuer tout le monde, cela n’a pas vraiment d’importance même si vous passerez à côté de certains évènements. En gros il y a quelques évènements (ils se comptent sur les doigts d’une main) qui devront être déclenchés afin d’avancer dans le jeu mais à part ça, vous êtes libre d’aller où vous voulez, de faire ce qu’il vous chante. Tout n’aura pas forcément de répercussion mais le monde continue de vivre, prenant en compte vos choix, mais vous obligeant tout de même à subir ses changements. Je n’en dévoilerai pas plus sur le sujet, mais c’est vraiment bien foutu. Demon’s Souls avait déjà mis sur le tapis ce concept mais le nouveau titre de From Software va vraiment plus loin tout en restant très subtil comme son ainé. Certes la trame générale n’est pas des plus surprenantes, elle est même plutôt classique, mais y prendre part au travers de ce monde sans cesse en mouvement est aussi original que passionnant.

Les forgerons ont chacun leurs spécialités. A vous de voir quels types d’armes vous voulez améliorer.

 

Ô désespoir !

Pour couronner le tout, l’accent a aussi été mis sur l’ambiance. Je n’ai pas forcément envie de tout vous dévoiler mais je tiens juste à dire que les environnements possèdent tous une identité visuelle forte et une ambiance bien particulière. Certains vous émerveilleront, tandis que d’autres vous mettront la boule au ventre et chacun de vos pas sera peut-être le dernier. Inutile de préciser que les rencontres avec les boss sont uniques et, à chaque fois, vous allez baliser. Oui Dark Souls est un jeu difficile et c’est en partie pour cela que l’ambiance est si forte. On tient à ne pas mourir mais tout est tellement dangereux que l’on fini par perdre d’une manière ou d’une autre. A la manière de Demon’s Souls, la mort n’est pas définitive mais réellement punitive car vous perdez toutes les âmes accumulées. Les âmes servent à monter de niveaux, forger des armes, acheter des objets… Bref à tout ce qui peut vous rendre la vie plus facile. Depuis le dernier point de repos visité (représenté par un feu), il faudra récupérer votre « corps » là où vous êtes mort afin de retrouver toutes vos âmes. Là où ça se complique c’est que tous les monstres sont de retour pour vous accueillir à nouveau ! Une seconde mort sur le chemin équivaut tout simplement à la perte définitive de toutes vos âmes. Bon courage.

Le feu, votre plus fidèle allié.

 

Un gameplay très similaire à celui de Demon’s Souls

Dark Souls est donc un Action-RPG exigeant où le moindre faux pas peut vous mettre dans une très mauvaise situation. Heureusement, le gameplay est suffisamment réactif et propose une grande marge de progression pour le joueur. En effet, si au début pour ne saurez même pas tenir votre épée ou votre bouclier, vous allez rapidement acquérir de l’assurance et vos mains seront plus à l’aise sur la manette. La progression de votre personnage en termes de statistiques est finalement assez faible et c’est votre capacité à réagir aux problèmes qui va se révéler primordiale. Ceci, et la taille et de votre armure évidemment ! L’inventaire est assez complet, à défaut d’être bien expliqué, et les nombreux équipements disponibles vous donneront des avantages qui peuvent se révéler complémentaires et efficaces. D’ailleurs le jeu propose plusieurs classes de départ (guerrier, aventurier, pyromancien, voleur, etc.) mais cela ne conditionne que le tout début du jeu. Libre à vous de faire ce que vous souhaitez de votre avatar par la suite.

Vu comme ça, on dirait une simple skin de Demon’s Souls. Mais en creusant un peu…

 

Serments et sermons

La grande nouveauté de Dark Souls qui a franchement été mise à l’écart dans les critiques aussi bien que dans la communication faite lors de la sortie du jeu (c’est très lié il faut croire…), c’est le principe des serments. Ceux-ci rendent le jeu encore plus riche qu’il ne l’est déjà, c’est dire. Concrètement il y a plusieurs personnes / entités à qui l’on peut prêter serment dans le jeu. Une fois effectué, vous aurez des objectifs à remplir et gagnerez ainsi quelques récompenses. Le hic, c’est qu’il n’y a absolument aucune indication au sein même du jeu sur ces serments. Non seulement ils sont bien, voire très bien cachés mais les objectifs restent obscurs dès le départ. Vous ne pouvez prêter serment qu’à un seul personnage à la fois et certains sont ennemis donc je ne vous raconte même pas le bordel que cela peut représenter. J’ai terminé une première partie sans réellement connaitre les impacts que chaque serment avait et, après coup, j’ai vraiment été surpris de voir tous les éléments que j’avais loupés ou qui s’étaient déroulés sans que je le sache ! Heureusement qu’il est possible de recommencer le jeu en New Game +, en gardant toutes ses possessions, son équipement et son niveau afin de redécouvrir cette facette extraordinaire du jeu. Evidemment, à l’instar de Demon’s Souls le jeu est plus difficile à chaque New Game + que l’on commence. Je vous invite donc à parcourir le monde de Dark Souls sans aucun guide, juste avec votre sens de l’aventure et de la découverte, puis de vous renseigner un peu sur les différentes subtilités liées aux serments et ainsi recommencer le jeu. Vous allez halluciner. Le jeu était déjà très riche sans ça, il en devient tout bonnement dément une fois que l’on creuse un peu.

La couleur de l’envahisseur change selon son serment par exemple.

 

Des amis ennemis dans l’ombre

Côté multi-joueurs, toujours aussi bien intégré au jeu soit dit en passant, Dark Souls reprend à peu de choses près les excellents principes que son ainé Demon’s Souls. La possibilité de laisser et lire des messages à destination d’autres joueurs est toujours aussi géniale même si j’ai trouvé qu’il y avait plus de petits malins qu’auparavant, indiquant des fausses routes ou de vils pièges. Il est également toujours possible d’invoquer d’autres joueurs pour obtenir de l’aide, ou d’envahir le monde de son prochain afin de le chasser et le tuer, et ainsi récupérer quelques âmes et un peu d’humanité. Celle-ci a d’ailleurs plusieurs vertus importantes, comme redevenir Humain (quand on meurt, on passe à l’état de Carcasse), embraser les feux (des points de repos qui permettent de récupérer ses points de vie, monter de niveaux et un tas d’autres bonnes choses… bref votre unique réconfort) ou encore augmenter le pourcentage d’apparition des objets laissés par les monstres. Il existe un tas de façon de gagner de l’humanité… mais aussi d’en perdre. Fin de la parenthèse, revenons en au multi-joueurs. Je ne peux que vous conseiller de jouer en ligne. L’expérience est largement décuplée et vous ne serez pas au bout de vos surprises, notamment avec la notion de serments vue plus haut. Si Demon’s Souls avait fait très fort sur ce point là, ce titre va encore plus loin. Un très grand cru online.

L’introduction du jeu est très importante et pose les bases de l’univers.

 

J’ai adoré ce jeu. De fond en comble et du début à la fin, j’ai été tour à tour passionné, stressé, émerveillé et surpris par tout ce que ce jeu apporte au joueur et au genre. La richesse qu’il propose est tellement grande, je n’arrive pas à en voir le bout. Il demande certes pas mal d’investissement mais le jeu en vaut largement la chandelle, si je puis dire.
Dark Souls est certainement un des meilleurs jeux auquel j’ai pu jouer ces dernières années.

 

Qualités

  • Une richesse incroyable
  • Une ambiance incroyable
  • Un jeu incroyable

 

Défauts

  • Il faut vraiment creuser pour en profiter au maximum
  • Pas assez d’explications sur certains principes clés (humanité, serments, …)

 

Note globale : 5/5

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13 réponses à “Dark Souls : du désespoir à l’émerveillement”

  1. Bonjour,
    Il me semble qu’il ne faut pas abuser des points de repos (en particulier lorsque l’on sauvegarde), cela influence sur le niveau de difficulté croissant du RPG Dark Souls. Je pose cette question car je n’ai pas le temps de vérifier.

    • Non, cela n’a pas d’incidence sur la difficulté du jeu, mais tous les monstres réapparaissent quand tu te poses près d’un feu.
      Par ailleurs, le jeu sauvegarde constamment ta progression, pas seulement lorsque tu t’arrêtes à un feu.

    • Salut 🙂

      Je suis en cours de New Game + là et je dois en être à 90 heures de jeu. Ma première partie m’a durée entre 70 et 80 heures, je ne sais plus exactement.

      Concernant l’exigence et la difficulté, je ne voulais pas trop mettre l’accent dessus car finalement, on s’en sort. J’ai trouvé le jeu moins dur / frustrant que Demon’s Souls, surtout depuis la sortie du dernier patch qui augmente l’expérience glanée et le taux de drop des objets. Enfin le jeu reste assez chaud mais c’est faisable avec un peu d’acharnement. Après il faut t’investir un minimum pour te faire au gameplay mais aussi pour « apprendre » les chemins et raccourcis présents dans ce monde ouvert. Au début il n’y a pas trop de lieux visités mais au bout d’un moment tu devras savoir t’orienter dans les différents niveaux pour rejoindre tel ou tel lieu. Ce sens de l’orientation vient assez naturellement mais bon, il ne faut pas y jouer tous les 36 du mois !

      Bref si j’ai pas vraiment mis l’accent sur la difficulté, c’est que bien d’autres l’ont fait et que, je pense, la richesse du jeu vaut bien plus que les quelques moments de doute où tu vas mourir bêtement contre un mob de base ou tomber dans un pièges/trou.

  2. Tu as choisi la même musique que moi d’ailleurs.

    Sinon, bien d’accord avec beaucoup de choses. Notamment dans tes commentaires : Dark Souls est moins frustrant que Demon’s Souls.

    2 passages du jeu seulement m’ont fait tirer les cheveux, il s’agit de boss :
    -l’un, évident, que je n’ai pas besoin de le désigner : Smough et Ornstein
    -l’autre, c’est le boss de fin. bizarrement, tout le monde le déclare comme étant facile, mais j’ai galéré avant de trouver la technique. Et heureusement que j’avais une belle pyro et qu’il y a des stalagmites.

    Le reste est juste difficile, mais rien d’insurmontable quand on sait prendre on temps. Pour le patch, perso, je ne l’ai mis que vers la fin du jeu, pour que le vendeurs géant puisse me vendre des artefacts pour l’évolution des armes.

    • Salut!
      Concernant Smough et Ornstein, j’ai pas eu l’impression de trop galérer. Même en NG+ ils sont bien passés ! Là où j’ai du mal en NG+ c’est contre les 4 rois, j’arrive pas à les passer du tout ! Ils me fouettent en quelques coups, c’est impressionnant.
      Tu as lu, ou entendu, où que le boss de fin était facile ?? Il est bien dur j’ai trouvé…
      En tout cas merci pour ton retour 🙂

      • Bah, je l’avais lu ici et là, comme quoi le boss de fin était décevant car trop facile. J’ai pas trouvé qu’il était facile !

        Pour les 4 rois, au 1er passage, je suis mort 1 seule fois. Puis j’ai monté de niveau, fais d’autres quêtes, pris une bonne épée, une bonne armure (Havel), et la magie de protection du Pyro, et c’est passé comme une lettre à la poste. Je n’ai pas encore beaucoup avancé en NG+ (juste battu le 1er boss après 1/4 d’heure de jeu). Donc on verra quand je m’y remettra.

      • C’est marrant ! Les 4 rois à été pour moi le boss le plus simple, je ne suis jamais mort contre eux, même en NG++.
        Je pense que ça tient au fait que j’ai joué une grosse brute Force/Agi/End/Vit avec une grosse armure et la hallebarde…

        (en parlant de hallebarde, je suis en NG+ sur demon’s souls avec un mago genre brindille, et j’aimerais bien remettre la main sur une arme de ce genre !)

        Par contre le boss de fin en NG+ m’a obligé à recommencer au moins 30 fois, Smough et Ornstein m’ont bien galérés à chaque fois aussi…

        En tout cas je recommande ce jeu.
        Le test est très bien fait, et met bien en avant le point le plus fort de dark souls : l’ambiance !

  3. Super cool, tu donnes envie! 😀
    Je comptais bien m’y mettre un jour mais j’ai peur de pas totalement accrocher au trip. Mais je sens qu’il faut vraiment essayer pour comprendre pourquoi ces jeux passionnent autant. Je me demandais si ça valait le coup que je fasse d’abord Demon’s Souls, vu que maintenant j’ai une PS3, ou si Dark Souls est vraiment mieux et rend Demon’s Souls moins intéressant, voir « obsolète ». A ton avis? o.o

    • Hey salut Nikus 🙂

      Effectivement, il faut essayer pour se faire une idée.

      Après, Demon’s Souls et Dark Souls n’ont absolument rien à voir au niveau de l’histoire et de l’univers. J’avais lu sur quelques forums américains (ils sont fous) qu’on pouvait faire des liens avec les King’s Field aussi, et tous les jeux From Software, mais bon c’est quand même bien tiré par les cheveux, même si les mecs avaient l’air d’y croire à mort. J’ai pas fait les King’s Field mais j’avais déjà du mal à voir le lien avec Demon’s Souls dans ce qu’ils racontaient. Tu peux donc les faire dans l’ordre que tu veux. Perso, les deux sont indispensables mais Dark Souls est un poil plus accessible (on va dire moins cruel). Les deux jeux proposent une expérience assez proche mais les ambiances et les subtilités changent. Si tu veux tester, je te les prêterai (enfin, Dark Souls je suis encore dessus là).

  4. Hmm je vois, dans ce cas ouais si les ambiances changent je préfère faire les deux (on se rend pas forcément compte des différences d’ambiance quand on a vu que des screens et qu’on a pas joué ^^ du coup je te fais confiance). J’essaierai de prendre Demon Souls quand j’aurai un peu de sous, il est plus très cher, mais sinon si on peut se chopper un de ces jours je te le volerais bien ^^

    • Ben ouais ça me dérange pas de te le filer. J’ai une version US par contre pour Demon’s Souls, donc si tu comptes l’acheter en PAL plus tard, les sauvegardes ne seront pas compatibles.

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