Bastion, petit jeu mais une bonne dose de fun

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J’avais découvert Bastion à l’époque grâce à un trailer très convainquant. Gameplay nerveux, graphismes en 2D magnifiques, et un univers pour le moins original. J’étais emballé dès le départ par ce petit jeu indépendant, et, finalement, n’ai pas été déçu du voyage.

Le Kid, son fidèle marteau et un saloon. Bastion, western d’un autre monde.

 

Calamity Kid

L’histoire prend place dans un univers hors du commun, où ce que l’on appelle la Calamité n’a laissé que mort et ruine derrière elle. Rien ne sera plus comme avant et le Kid, que vous contrôlez, se réveille et tente de survivre dans ce chaos. Il ne tardera pas à trouver un puissant marteau et un bouclier pour se défendre de cet environnement hostile. La grande particularité de Bastion se trouve dans la narration. En effet, le narrateur, un vieil homme à la voix caverneuse mais pourtant apaisante, commente en direct les faits et actions du Kid. C’est perturbant au départ, surtout si on ne comprend pas l’anglais et que la lecture des sous-titres doit se faire en même temps que le déroulement des évènements, mais cela donne un cachet incroyable au jeu. On se surprend même à tenter des trucs afin de découvrir la réaction du narrateur. Que le Kid tombe, soit submergé par des vagues d’ennemis ou rencontre un boss au détour d’un couloir, vous entendrez cette fameuse voix grave dire quelques mots sur la situation. De plus, ces interventions sont plutôt bien écrites dans l’ensemble. Un vrai régal.  Grâce au vieil homme, vous découvrirez l’histoire de la Calamité, et il vous contera également les légendes de chaque lieu visité de cet univers à fort caractère. Le voyage est là, porté par des environnements de très bonne facture, aussi diversifiés que colorés. Le design général est plutôt bon, et la direction artistique vous mettra par terre. Les jeux en 2D ne sont pas morts, loin de là, et Bastion le prouve une nouvelle fois avec ses tableaux magnifiques.

Un exemple de la narration en temps réel.

 

Musiques d’un autre monde

La musique de cette production indépendante contribue également à plonger le joueur dans une ambiance toujours plus différente de ce qu’il connaît. Si ces sonorités ne plairont pas à tout le monde, personnellement j’ai adoré. Mais adoré comme rarement. L’OST est parfaite, tout simplement. Rythmée, endiablée, différente, apaisante, surprenante ou encore virevoltante, les adjectifs ne manquent pour qualifier l’ingéniosité de la bande son de Bastion. Si vous avez lancé le morceau disponible au début de ce test, vous vous en rendrez bien compte ! Chaque musique convient exactement aux scènes vécues dans le jeu. Cet ensemble de couleurs et de sonorités, agrémentées des interventions du narrateur font de Bastion un jeu étonnant, détonnant, qui fait vraiment plaisir aux sens.

Bonjour le déluge de couleurs !

 

Trancher ? Frapper ? Atomiser ? Faites votre choix

Vous allez me dire d’arrêter les superlatifs, mais je vais quand même en rajouter une petite couche sur le gameplay. Ce dernier est vraiment agréable à prendre en main, et cela aussi bien avec le clavier / souris qu’avec un pad. Au cours de l’aventure, le Kid met la main sur de nombreuses armes et chacune propose un feeling inédit. Du marteau lourd et puissant, aux rapides doubles épées, en passant par le tromblon et le fusil à longue portée, vous trouverez forcément des équipements à votre goût. Le gameplay est nerveux, tout va très vite. Le Kid se bat avec aisance, face à des hordes de monstres et quelques boss plutôt imposants. Le jeu n’est pas vraiment difficile mais vous pourrez, au bout d’un moment, appliquer des handicaps (les monstres peuvent se défendre, récupèrent de la vie, tapent plus fort, etc.) et ainsi augmenter et ajuster la difficulté comme vous le souhaitez. En contrepartie, vous recevrez plus de bonus d’expérience et de cristaux. Ceux-ci servent à améliorer les armes, débloquant des aptitudes toutes plus intéressantes les unes que les autres, mais surtout adaptables à votre façon de jouer. A aucun moment, j’ai trouvé la maniabilité de Bastion répétitive. C’est plutôt rare dans un jeu d’action comme celui-ci. Les idées et les niveaux s’enchainent et, rapidement, on arrive à la fin du jeu. Comptez neuf ou dix heures pour boucler l’aventure, et assister à l’une des nombreuses conclusions. Quelques défis viennent renforcer cette durée de vie un peu faiblarde, mais rien de vraiment passionnant comparé à l’intensité de l’aventure principale.

Voici un aperçu de l’arsenal. Notez la possibilité d’utiliser une action spéciale (à droite) selon l’arme choisie.

 

Bastion est un digne représentant du pouvoir montant des jeux indépendants. Sa beauté, son dynamisme et surtout son petit prix sont un bon leitmotiv pour se le procurer. Je ne regrette pas du tout de l’avoir fait, au contraire, et ce malgré les mauvais premiers échos que j’en avais eu à l’époque de sa sortie. Foncez, et appréciez, c’est de la bonne came.

 

Qualités

  • La musique et la bande son en général (doublages compris)
  • Plein d’armes et de façons de jouer différentes
  • Beau, juste beau
  • La possibilité d’ajuster la difficulté vers le haut et gagner plus d’expérience

 

Défauts

  • Petite durée de vie
  • L’histoire et l’univers sont un poil confus

 

Note globale : 4/5

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12 réponses à “Bastion, petit jeu mais une bonne dose de fun”

  1. Tiens, tu as entendu des mauvais échos de ce jeu ? C’est étrange, j’en ai toujours eu des bons en ce qui le concerne. Personnellement, il me fait de l’oeil depuis sa sortie, je regrette beaucoup que la version PS3 ait été annulée, ma xbox n’étant ni reliée en ligne, ni même équipée d’un disque dur (le modèle arcade, c’était pas l’idée du siècle). Bon, c’est vrai, il reste steam mais bon, le PC, c’est pas trop mon truc. En tout cas, j’ai toujours perçu Bastion comme un jeu très honnête, doté d’une véritable identité et d’un charme certain. Surtout au prix où il est vendu.

    • Ouais j’avais lu quelques avis déçus, indiquant un gameplay répétitif et des musiques insupportables ! Tout l’inverse de ce que j’ai découvert en quelque sorte 🙂
      Je ne savais pas qu’il avait été annulé sur PS3, en effet ça réduit le champ d’action 🙁

      • Je trouve l’argument un peu con car les action/rpg à très forte tendance hack’n slash n’ont jamais été d’une énorme variété Et puis, il faut aussi se mettre dans le contexte C’est un jeu indépendant, il a été développé avec un budget moindre par rapport à une grosse production et il coûte combien… 12-13 euros sur Xbox ? En terme qualité/prix, je pense que Bastion doit s’en sortir avec les honneurs car il a beau avoir un gameplay répétitif mais il y a quand même des idées de développées derrière. Et puis, est-ce le seul à être répétitif ? J’en doute, il n’y a qu’à prendre un Torchlight par exemple. Il a beau être très sympa et en général très bien perçu, il n’y a pas plus répétitif à la longue. Pourquoi on lui pardonne à lui et pas à Bastion qui, lui, fait beaucoup plus d’efforts sur la narration et son univers ? Parce qu’il y a dans l’équipe de développement, des figures ayant participé à l’élaboration de Diablo ? Je trouve ça un peu hors de propos comme argument…

        • Oui c’est d’autant plus con que Bastion est nettement plus fun et varié en terme de gameplay pur qu’un hack n slash classique !
          Quant à Torchlight, je suis bien d’accord avec toi. J’ai été super déçu. Très enthousiaste au départ mais finalement je me suis ennuyé (pour rester poli) comme un rat mort. N’est pas Diablo qui veut.

  2. Bastion n’a jamais été prévu sur PlayStation 3. Ce jeu est une perle, mon jeu de l’année 2011 au côté de Portal 2.

    Je partage l’enthousiasme de Sylvain sur ce jeu, sur la bande-son (qu’on peut acheter sur Bandcamp) et sur tout le plaisir de diversité de jeu qu’il procure.

    Concernant les défauts que tu lui donnes, j’émets des réserves dans la mesure où le scénario justifie amplement la rejouabilité (puis, le défi des rêves est super intéressant) ; aussi, du contenu supplémentaire est disponible depuis fin décembre (un rêve supplémentaire et quelques modes de jeux dont un orienté score qui permet de rejouer chaque niveau autant de fois qu’on le souhaite).

    Ça m’intéresserait de savoir quels sont les passages de l’histoire ou de l’univers que tu trouves confus, dans la mesure où tout m’est apparu comme très limpide.

    Aussi, pour le Temple, tu as joué avec combien de divinités activées ? Perso, de mémoire, j’ai fait une bonne partie du jeu avec 8 divinités actives sauf dans le dernier niveau où j’en ai retiré une. Et ça rend l’expérience de jeu sacrément intense ! Les rêves dans ces conditions sont un bonheur également.

    Ha, et j’ai eu le plaisir de m’étendre sur Bastion pour le livre DownLoad dont je parle sur mon petit carnet en ligne (lien sur mon pseudonyme).

    (Et Torchlight, c’est naze, mais je suis un grand allergique à ce genre de jeu, c’est une autre histoire.)

    • Salut meduz’, et ravi que tu viennes faire un tour ici 🙂

      Oui, les défauts sont une moindre mesure tout de même. C’était juste histoire de râler en trouvant les quelques trucs qui ont un peu entaché mon enthousiasme. J’allais pas tester deux jeux parfaits (l’autre c’est Dark Souls, pour ceux qui ne suivent pas -oh le lourd-) en un si court lap de temps :D. Bref tout ça pour dire que je ne sais pas si le DLC est inclus dans la version Steam. Si c’est le cas, j’ai du jouer aux nouveaux trucs même si, j’avoue, je n’ai pas vraiment poussé le New Game +. La faute à FFXIII-2, s’il faut un fautif.

      Concernant l’univers, je trouve que les tenants et aboutissants des évènements qui se déroulent dans le jeu (et avant) ne sont pas très clairs. Et heureusement que j’avais fait les « rêves » (c’est l’espèce de mode survival présent dans le Bastion? ) car beaucoup de trucs sont expliqués durant ces phases. Je trouve pas évident d’ingurgiter toutes ces infos alors qu’on fait des roulades dans tous les sens pour esquiver les patates bleues qui servent d’ennemis. C’est un peu le cas à différents endroits du jeu ou le papi raconte l’histoire des lieux, de l’univers, alors qu’on a la tête dans le guidon et dix ennemis au cul. Le principe de narration est excellent hein, mais il y a plein d’infos importantes (à mon sens) qu’il faut pas louper parce qu’on fouette du vilain. Après c’est compréhensible dans l’ensemble, mais si on décroche c’est dur de rattraper le fil tellement l’univers est différent de ce que l’on connait.

      Pour les divinités, je sais pas exactement. Je les activais toutes quand je pouvais, sauf pour le dernier niveau, effectivement. C’est pas faute d’avoir essayer ! C’est une super idée car tu adaptes plus ou moins la difficulté selon tes goûts.

      Et bonne continuation avec ton bouquin, j’en avais entendu parler sur d’autres sites 🙂

  3. (Petite précision, ce n’est pas « mon bouquin » ; je fus simplement un des rédacteurs-joueurs-mercenaires au service des éditions Console Syndrome pour ce projet.)

    La lisibilité est un élément important à relever, tu as raison : c’est parfois une gymnastique importante de suivre l’action et le texte sous-titré. Personnellement, je me débrouille un peu en anglais, donc je peux sur certaines phases lire en diagonal et compléter par ce que j’entends, mais c’est certain que ça demande dans tous les cas un effort cérébral pour ne rien rater.

    Les rêves sont effectivement le mode Survie, appelé « Qui-Sait-Où ».

    Le contenu supplémentaire paru fin décembre est inclus dans Steam et a ajouté un rêve (celui du narrateur), le mode Score et le mode facile. Le « Nouvelle Partie Plus » était déjà inclus au jeu en juillet. Donc, normalement, t’as pu profiter du contenu complet.

    J’ai pas encore fait ce nouveau contenu car la version 360 présentait des problèmes de sous-titres qui renvoyaient à l’interface de la console une fois dans le nouveau rêve :(. Ils n’ont été corrigé que vers la fin janvier. J’ai aussi le jeu sur PC mais ne l’ai pas encore recommencé.

    • (oui enfin, « ton », « votre », le bouquin quoi)

      D’accord pour le DLC, je devais l’avoir effectivement. C’est moche pour la version 360, il te reste plus qu’a t’y remettre. Je te donne 16 secondes pour te refoutre le gameplay dans les pattes. Il est tellement intuitif et agréable que je ne doute pas que tu mettras moins longtemps pour t’y replonger.

  4. Je dois avouer que Bastion m’a complètement largué.

    J’ai joué 1 heure, mais je n’ai pas accroché.

    Le gameplay est fun, le jeu a du caractère (musiques, graphismes)…. mais je n’arrive à faire ni queue ni tete de ce qui se passe.
    C’est peux être volontaire de la part des designer, mais sans ça… J’accroche pas.

    Ca change après? (ou c’est moi ^^)

    • Non c’est toi. Ça ne change pas vraiment par la suite, tu découvres juste de nouvelles armes.

      Si t’accroches pas au bout d’une heure, laisse tomber (et va jouer à Dark Souls).

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