Resonance, un vieux pot, la meilleure soupe

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C’est avec une certaine curiosité que j’achetais Resonance, il y a quelques mois de cela. Ce point & click tout à fait récent, mais à l’aspect vieillot, sachant titiller avec brio la corde de la nostalgie, a su attirer mon attention au détour de mes errances dans les profondeurs de l’interface Steam. Resonance est un jeu indépendant, créé en cinq petites années de développement par Vince Twelve. Pourquoi pas me suis-je dit. Et oui, pourquoi pas.

J'adore le design.
J’adore le design.

 

Nance

J’ai bien fait. Resonance fait certainement parti des meilleurs points & click auxquels j’ai joué. C’est sans aucun doute que je le range aux côtés d’un Broken Sword, d’un Longest Journey ou d’un Full Throttle. Non pas à cause de son aspect rétro, par ailleurs tout ce qu’il y a de plus charmant et qui rappelle instantanément l’âge d’or du jeu d’aventure, celui de Lucas Art, mais vraiment car il le mérite, et ce sur tous les points essentiels du genre.

Au cours de l’aventure, vous pourrez incarnez quatre personnages aux caractères différents :

  • Ed : le scientifique blond un peu coincé, sympa et pas méchant pour deux sous.
  • Anna : la fille sexy au caractère bien trempé, source de toutes les romances.
  • Bennett : flic bourru, avec ses convictions et son flingue, son ami de toujours.
  • Ray : le journaliste fouinard et insupportable, qui tient un blog à polémique.

Chacun d’entre eux va pouvoir faire avancer l’histoire à sa manière. Si le début du jeu est haché et présente chaque protagoniste à part, vous ne tarderez pas à les contrôler en simultané pour résoudre les problèmes. Ils ont tous une vision différente de l’histoire et, parfois, il faudra faire appel à un souvenir particulier de l’un d’eux pour pouvoir avancer. Dit comme ça, tout peut devenir très compliqué, on va même parler de multiplier les solutions par quatre, mais en réalité tout reste toujours logique. C’est même une des grandes forces de Resonance, les énigmes sont parfaitement accessibles à tous. Il y a beaucoup d’éléments à ingurgiter, pour des situations parfois compliquées au premier regard, mais il suffit de se poser cinq minutes, de réfléchir un peu, pour comprendre la logique des choses. Autrement dit, les solutions ne sont jamais tordues. Pourtant, j’adore les Monkey Island par exemple, mais le côté « logique » de Resonance m’a entièrement convaincu pour le coup. L’auteur a su garder une certaine cohérence dans l’enchainement des énigmes de son jeu. Chapeau !

Il faudra jongler avec différents souvenirs pour avancer dans l'histoire.
Il faudra jongler avec différents souvenirs pour avancer dans l’histoire.

 

Sonance

Cette cohérence, cette remarquable qualité d’écriture s’installe d’ailleurs dans tous les autres éléments de Resonance. Les dialogues, ainsi que les doublages, sont au poil, les personnages, intéressants, et l’histoire, riche en rebondissements. Je vous mets au défi de vous ennuyer au cours du jeu. Le déroulement est passionnant. Il se passe tout un tas de truc du début à la fin. Qui plus est, la durée de vie est assez importante – une dizaine d’heures – compte tenu du fait que le mec derrière ça était quasiment seul, et qu’il n’y a aucun temps mort dans l’histoire. Le seul temps perdu, finalement, c’est celui où votre personnage marche (le plus doucement possible) d’un bord de l’écran à l’autre. Mais bon, que deviendrait le genre sans ce léger handicap ?

Au cours du jeu, vous aurez droit à des phases où vous pouvez mourir si vous ne vous bougez pas. Dur.
Au cours du jeu, vous aurez droit à des phases où vous pouvez mourir si vous ne vous bougez pas. Dur.

 

Resonance

Ce que j’ai également beaucoup aimé dans Resonance, c’est tout le côté interactif des situations. Je m’explique. Souvent dans les points & click, on se contente d’utiliser le bon objet sur le bon élément du décor, ou de résoudre des puzzles par la simple force de son esprit (ce qui ne marche jamais). Dans le jeu qui nous intéresse aujourd’hui, les interactions vont plus loin. Vous allez hacker des ordinateurs ou des serveurs par exemple, apprendre des lignes de commandes et utiliser à bon escient votre clavier. Oui, ça semble logique, dit comme ça, mais concrètement il y a très peu de jeux qui l’implémentent. C’est marrant, j’ai beau tourner la chose dans tous les sens, on en revient toujours à un seul mot : logique.

Votre premier hack !
Votre premier hack !

 

Vince Twelve a donc réalisé un jeu logique. Il a mis cinq ans, mais au moins, c’est au point. C’est réfléchit, cohérent, intéressant, et surtout, accessible à tous. Vu la qualité, et pour une dizaine d’euros, c’est vraiment cadeau. Encore une bien belle œuvre du jeu indépendant !

 

Qualités

  • Un jeu qui place l’écriture vraiment au centre de tout
  • Et avec une écriture irréprochable
  • Des graphismes qui font mouche
  • Un très bon doublage

 

Défauts

  • Une ambiance musicale anecdotique
  • Des déplacements toujours aussi lents
  • Les différentes fins sont décevantes

 

Note globale : 4.5/5

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[warning]

Attention, Resonance est uniquement disponible en anglais. Un patch pour des sous titres en français sera peut être un jour entrepris, mais pour le moment, il va falloir vous armer de vos termes les plus scientifiques ! Non je plaisante, c’est plus simple que ça à comprendre.

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5 réponses à “Resonance, un vieux pot, la meilleure soupe”

  1. Merci de nous faire découvrir certains trésors des tréfonds de Steam 🙂
    Pour le coup, j’en n’avais jamais entendu parler, et ce concept d’utiliser les souvenirs, première fois que je vois ça dans un Point&Click, mais ça me semble une excellente idée 🙂

  2. Je rejoins totalement ton avis sur le jeu. On a vraiment affaire à un soft très intelligent qui mêle avec brio le gameplay et la narration. Et on ne peut qu’être admiratif de la qualité du résultat quand on voit que c’est un homme presque seul qui en est à l’origine. D’ailleurs, il me semble que tu avais parlé de Wadjet Eye Games sur Archaic et je ne sais pas où tu en es dans les jeux qu’ils éditent, mais je ne peux pas m’empêcher de vivement conseiller Gemnini Rue et Primordia qui sont tous les deux aussi très bons.

  3. J’ai entendu parler de Gemnini Rue, mais j’ai fait que Resonance de Wadjet Eye Games ! Je vais me pencher sur Primordia aussi, je l’ai vu passé sur Steam il me semble 🙂

    Si c’est de la bonne comme Resonance, je signe de suite !

  4. C’est de la bonne dans les deux cas, mais c’est aussi très différent. C’est l’avantage de la démarche de Wadjet Eye Games qui est de chercher des P&C « à l’ancienne » de qualité et de les éditer : tu as du coup beaucoup d’approches et d’univers différents dans leur catalogue. Si ça t’intéresse, Mizakido a fait une critique de Gemini Rue sur le site. Et juste à titre personnel, Primordia est mon préféré du lot par les questions que soulève son univers post-apocalyptique où l’homme a disparu et son esthétique à mi chemin entre celle de Giger et un aspect très industriel et « décadent ».

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