Trine, conte de fée vidéoludique indépendant

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Il était une fois un Sorcier, une Voleuse et un Chevalier, uniques survivants d’un cataclysme qui ravagea leur royaume, jadis d’une beauté sans précédent. Suivant chacun leur propre dessin, ils posèrent la main sur un mystérieux artefact et se retrouvèrent tous liés par celui-ci. Nommé Trine, cet objet magique les obligea à s’entraider afin de découvrir la source du mal qui touchait ce lointain royaume, puis ramener la vie en ces terres enchantées.

Un royaume, des gentils et des méchants.

 

Once upon a Trine

Trine est raconté à la manière d’un conte. Tout ce qu’il y a de plus classique et vertueux dans cet exercice est ici présent dans le jeu. Douce et apaisante voix d’un narrateur plutôt boute-en-train, musique calme et enjouée, monde onirique, descriptions chatoyantes, et trois personnages hauts en couleurs aux caractères, et caractéristiques, bien particuliers. Le but du jeu est de prendre le contrôle de chaque protagonistes afin d’explorer la totalité des niveaux. Chacun d’eux possède des traits uniques qu’il faut apprivoiser, puis utiliser a bon escient :

 

  • Zoya, la Voleuse : agile et maniant l’arc comme personne, la Voleuse dispose également d’un grappin fort utile pour se déplacer rapidement entre les trous et autres puits de lave. Au fil du temps, elle pourra décocher plus de flèches en un seul tir, devenant plus que redoutable face aux armées de squelettes qui peuplent le royaume déchu. Elle n’a cependant pas une grande résistance aux dégâts si toutefois ses ennemis venaient la surprendre au corps-à-corps.

 

 

  • Pontius, le Chevalier : ne vous fiez pas à son embonpoint, le Chevalier peut faire des bonds impressionnants ! Armé d’une épée et d’un bouclier, il est le fer de lance face aux hordes de morts vivants. Résistant et doté d’une force surhumaine, le Chevalier peut même transporter de lourds objets avant de les lancer dans les rangs ennemis, écrasant à peu près tout sur son passage.

 

 

 

  • Amadeus, le Sorcier : unique membre de l’équipe qui ne peut se défendre face aux ennemis, il est pourtant absolument indispensable à la bonne progression dans chaque niveau. En effet, il peut matérialiser des objets sur simple demande ! Quelques caisses empilées pour accéder à un trésor bien cachés dans les hauteurs, ou un pont pour traverser des pièges de plus en plus dangereux (vous savez, ceux avec des gros pics), le Sorcier n’a pas de limite à la création, si ce n’est son mana bien entendu. Attention cependant à ne pas vous retrouvez bloqué face à quelques squelettes, sinon son chapeau pointu aura vite fait de se retrouver au bout d’une épée affutée, bloquant ainsi toute future progression tant ce personne est indispensable.

 

Le gameplay est tout ce qu’il y a de plus agréable. Peu de boutons, un bon feeling avec les différents personnages qui ne manque pas de précision, des niveaux denses ponctués de trésors cachés un peu partout, l’exploration est belle et bien au centre du jeu. En effet, arriver à la fin est loin d’être compliqué, c’est même plutôt rapide et sans intérêt. Là où ça commence à être intéressant, c’est lorsque l’on se prend au jeu de fouiller les coins et recoins des niveaux afin d’en dénicher tous les secrets. Les caractéristiques de nos trois héros sont de cette manière, bien mises à contribution. Juste un bémol sur ce point, le Sorcier se voit débloquer plus tard dans le jeu des techniques vraiment trop simples pour grimper dans les différents niveaux. La réflexion baisse largement sur les derniers tableaux qui concluent le jeu. Dommage, l’équilibre entre plaisir de jeu et réflexion est bien présent sur le reste du jeu !

Pensez bien à tout fouiller, vous seriez étonné de voir ce qu’il se cache dans les coins.

 

Inspiration et originalité

Petit aparté, Trine est souvent comparé à The Lost Viking, sorti sur Super Nintendo il y a vingt ans. Le but du jeu n’est pas si éloigné, effectivement : trois bonhommes aux caractéristiques différentes et une certaine réflexion requise pour avancer dans les niveaux. Mais là où The Lost Viking demandait vraiment une coopération entre les protagonistes, avec une utilisation conjointe de leur spécialité, Trine est beaucoup plus simpliste dans sa construction. Vous ne contrôlez qu’un personnage mais que vous pouvez changer à tout moment. En gros, vous changez de forme au lieu de prendre le contrôle et placer chaque intervenant dans une posture particulière pour faire avancer les autres, comme on peut le voir dans The Lost Viking. Bref la comparaison n’est pas si évidente que ça, Trine emprunte mais réussi à fournir un gameplay bien particulier, précis et particulièrement fun, sans être un puzzle-game exigeant comme chez nos amis les vikings !

L’histoire du magicien est très amusante. Je vous épargne les détails.

 

Rouages magiques de Trine

Autre particularité, Trine est somptueux. Pour un jeu indépendant, c’est suffisamment rare pour être souligné. Malgré des décors tout en 3D, la vue est en travelling 2D, dans l’esprit des anciens jeux de plateformes. Les décors qui défilent en arrière plan sont tous plus beaux les uns que les autres. La direction artistique est exceptionnelle, il suffit de regarder les captures d’écran sur cette page, et chaque lieu est un pur régal pour les yeux. La douce, bien que très répétitive musique qui nous accompagne n’est pas là pour nous faire oublier le caractère onirique de Trine, et évidemment son statut de conte merveilleux qui nous berce du début à la fin du jeu. L’ambiance est plus que réussie et, même si les derniers niveaux s’éloignent un peu de cet esprit, le voyage en ces contrées enchanteresses est tout simplement inoubliable.

Les rouages sont un élément clé de la direction artistique dans Trine.

 

Qualités

  • Visuellement magnifique
  • Différents personnages complémentaires
  • Le côté exploration assez poussé
  • La narration et l’aspect « conte »
  • On passe un bon moment et le côté magique de Trine est réellement envoutant

 

Défauts

  • Le Chevalier n’est pas indispensable au groupe
  • Court
  • Les derniers niveaux ne sont pas terribles

 

Note globale : 3,5/5

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3 réponses à “Trine, conte de fée vidéoludique indépendant”

  1. Personnellement, je n’ai pas joué au premier Trine, j’ai joué directement au second. Mais il est très similaire sur le fond et sur son principal défaut : il est facile de « contourner » les énigmes grâce au magicien.
    Par contre, je conseillerais vraiment d’y jouer à 2 ou 3, car l’expérience est encore plus sympa. Certes encore plus facile, mais c’est très agréable de traverser les niveaux en coopératif.

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