Tomb Raider, devenir un vrai survivor pour les Nuls

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Pour tout vous avouer, je n’ai jamais trop suivi les aventures de Lara Croft. A l’époque de la 3dfx, je m’étais pas mal intéressé dans ces nouveaux jeux entièrement en 3D. C’est le futur, disait-on, et Tomb Raider premier du nom fut une petite révolution dans le vaste genre du jeu de plateforme. De manière très personnelle, j’avais trouvé ça injouable, mais finalement le second opus m’avait plutôt convaincu. Plus d’aventure, d’action et de caractère. Pourquoi pas, mais je n’ai pourtant jamais creusé la série par la suite. Faute de temps, d’envie, que sais-je. Bien des années, et des épisodes, plus tard, nous voici donc face à un reboot de la série. Square Enix, qui a repris la licence, recommence tout à zéro. Voyons donc de quoi il en retourne.

La belle Lara Croft...
La belle Lara Croft…

 

Plus que le côté plate forme de l’extrême propre à la série, c’est l’aspect survie qui est mis au premier plan durant une bonne partie du jeu. Lara en chie littéralement des enclumes, et ce pendant des heures et des heures. Blessée, affamée, frigorifiée, ensanglantée, tout est permis pour survivre cinq minutes de plus aux évènements. Que celui qui n’est pas pris d’empathie devant ce spectacle me jette la pierre ! On se sent du coup assez proche de l’héroïne tout au long du jeu, traversant avec elle de rudes épreuves. C’est éreintant, autant pour elle, que pour nous. Il fallait oser replacer l’ancienne bimbo aventurière et tellement sûre d’elle dans un contexte beaucoup plus réaliste, dangereux, humain et touchant. Square Enix l’a osé dans son reboot et, j’avoue, c’est très réussi.

Lara en mode survie, faut pas l'embêter !
Lara en mode survie, faut pas l’embêter !

Très réussi mais pourtant exaspérant sur bien des aspects. Tomb Raider, c’est un peu « Le mode survie pour les Nuls ». Les causes sont rudes, les conséquences et les solutions, beaucoup moins. La preuve en quelques exemples. Passés les tous premiers évènements du jeu, la nuit tombe, Lara est très fatiguée, elle a froid et commence à entendre une meute de loup dans la forêt. Après quelques pas, et au détour d’une corniche, le seul endroit où l’on peut se déplacer pour tout vous avouer, l’héroïne découvre un foyer, puis fait un feu en trois secondes. Tous ses problèmes sont instantanément résolus… Jusqu’au matin suivant. Là, elle a faim. Ca tombe bien, à quelques dizaines de mètre de là se trouve un campement abandonné, avec un arc et des flèches à disposition. On comprend que l’on va devoir chasser pour se nourrir. Très bien. Au bout de quelques secondes de traque, on débusque et tue du gros gibier. Les animaux, à foison, gambadent à quelques mètres du camp. Bref tout s’enchaine sans aucun problème. Un jeu linéaire à souhait, on en reparle juste après, où l’aspect survie n’est finalement qu’un côté divertissant du scénario. Le joueur n’a, à aucun moment, à songer aux besoins primaires de la petite Lara. La survie est automatique, c’est prévu par l’histoire. Il n’en faut pas vraiment plus pour que l’immersion se casse la gueule. Décevant.

La chasse en trois étapes : un estomac qui gargouille, un arc et un cerf.
La chasse en trois étapes : un estomac qui gargouille, un arc et un cerf.

Tomb Raider est réellement représentatif du jeu vidéo grand public d’aujourd’hui, celui qui assiste au maximum son joueur, tout en le captivant par des artifices visuels et émotionnels. C’est beau, superbement mis en scène, immersif, créant une forte empathie pour des personnages plus humains que jamais. Mais voila, quand on regarde le jeu de plus près, on s’ennuie ferme. Même en difficulté maximale, les combats sont d’une simplicité enfantine, et ne parlons même pas des énigmes disséminées ici et là, les phases de plateformes ne demandent aucun entrainement particulier, au pire un peu d’observation et une logique toujours identique aux niveaux précédents. C’est sympathique, agréable à jouer, mais rien de vraiment fou à l’horizon. Le gameplay est moulé dans les grandes lignes du jeu vidéo de cette année, sans surprise et, évidement, bourré de QTE indigestes. Le discours s’adapte aussi à la partie exploration du titre, passionnante sur les premières heures, où l’on cherche dans le décor le moindre détail, le moindre artefact caché, mais de plus en plus fade au fil de l’aventure. Chaque zone contient toujours la même chose, des géocaches, un tombeau à énigme, des objets cachés, etc. Encore une fois, passée la découverte, c’est l’ennui d’un level design peu inspiré qui s’installe, et l’immersion en prend encore un sacré coup.

C'est ce qu'on appelle plus communément une belle vue.
C’est ce qu’on appelle plus communément une belle vue.

 

Malgré un bilan très mitigé sur ce nouveau Tomb Raider, le jeu reste tout de même assez plaisant dans l’ensemble. Les graphismes sont superbes, l’histoire sympathique même si un poil longuette, la maniabilité fluide, sans accroc, avec un côté Indiana Jones (pour les Nuls) bienvenu. Dans la même veine, Tomb Raider se place bien au dessus d’Uncharted, donc pour ceux qui aiment le genre, vous allez kiffer. Pour les autres, c’est à faire pour admirer de jolis paysages, ça coûte toujours moins cher qu’un billet d’avion. Après, on verra si on se fait avoir avec le second opus, déjà annoncé.

 

Qualités

  • C’est beau à en crever
  • La modélisation de Lara Croft
  • On s’attache facilement à l’héroïne

 

Défauts

  • Les QTE de merde (sérieux, je n’en peux plus, tous jeux confondus)
  • Au fond, rien de surprenant ou de vraiment fou

 

Note globale : 3/5

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