Divinity 2 : The Dragon Knight Saga

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A la base je m’attendais à un jeu dans la lignée de ses prédécesseurs, Beyond Divinity et Divine Divinity, c’est-à-dire pas foncièrement mauvais, mais chiants. Je dois avouer que ce Divinity 2 : The Dragon Knight Saga m’a agréablement surpris. Sorti il y a moins d’un an dans sa version « complète », comprenant le jeu original Ego Draconis et son extension Flames of Vengeance, il y a désormais largement de quoi faire avec ce RPG orienté action.

Les environnements sont peu nombreux mais magnifiques.

 

Tout d’abord, l’histoire du jeu n’est franchement pas compliquée. Il existe plusieurs grandes puissances qui ont jadis régné sur le monde de Divinity 2 – Rivellon, c’est son nom – et l’on sera amené à enquêter sur elles, voire à les rencontrer (sous différentes formes) afin d’augmenter son pouvoir, pour finalement tuer le méchant du jeu. Rien de transcendant dans le fil principal de l’histoire donc,  mais l’intérêt n’est pas là. En effet, ce qui m’a passionné tout au long du jeu, c’est son univers. Celui-ci a l’air des plus classiques au premier regard, un simili monde heroic fantasy comme on en a vu des dizaines. Toutefois, en creusant un peu on se rend compte qu’il n’est pas si commun que ça. Il existe quantité de livres expliquant le passé torturé de Rivellon, les guerres, les personnages importants ou ceux moins importants mais totalement barrés. Un régal de découvrir l’histoire de ce monde à travers des ouvrages trouvés ça et là ! C’est même indispensable si l’on veut comprendre tout ce que l’on va être amené à faire tout au long de l’aventure. La trame principale reste assez avare en informations, elle prend pour acquis les connaissances du passé comme pour n’importe quel habitant de Rivellon en fait. Un tel procédé peut-être assez déroutant au départ car on est un peu lâché comme ça dans la nature, mais j’ai vraiment adoré cet aspect. En approfondissant un peu, on découvre de nombreux détails historiques très intéressants, ainsi qu’un environnement cohérent et travaillé.

Le début du jeu, chiant et très dispensable malheureusement.

 

« Approfondir » est en fait le maître mot de Divinity 2. On vient de le constater concernant la découverte de l’univers, mais c’est surtout valable pour toute la partie exploration du jeu. Je m’explique : il y a très peu d’environnements différents (ils se comptent même sur les doigts d’une main), mais chacun est tellement travaillé, sophistiqué, qu’on y reste en général plus d’une dizaine d’heures à chaque coup. C’est assez fou  en fait, mais dans ces quelques décors se cachent énormément de choses. Evidemment il reste possible de tout faire en ligne droite et sans s’attarder, mais c’est bien 80% de l’intérêt du jeu qui part en fumée… Non, Divinity 2 mise tout sur l’exploration et la découverte par soi même. Il faut parfois se faire violence pour dévoiler certains secrets, et non seulement c’est gratifiant (allumer son cerveau est toujours une satisfaction personnelle), mais en plus il y a des récompenses à la clé ! Une belle armure ici ou un objet de quête là bas, on ne se casse jamais le cul pour rien. Bref petit à petit, les environnements dévoilent leurs mystères. Pourquoi y a-t-il des vieilles ruines ici ? On dirait un ancien temple, mais dédié à qui, et pourquoi est-ce détruit ? Et bien ce sont des questions auxquelles vous pourrez apporter des réponses une fois l’énigme élucidée. Des pans entiers de jeux complètement annexes, mais qui peuvent quand même se recouper avec l’histoire principale, comme je le disais dans le paragraphe précédent. Les gens qui ont bossé sur l’univers sont vraiment des bons. Ce dernier se montre aussi riche que subtil !

Les détails de la carte se dévoilent petit à petit, selon vos découvertes.

 

L’exploration c’est une chose, mais avec des coups de pouce c’est encore mieux ! En effet un système plus que sympathique vient se greffer au côté « découverte des secrets de Rivellon » : on peut lire dans l’esprit des personnages non joueurs (PNJ). Bon, ça à l’air un peu trop surpuissant dit comme ça, mais en fait c’est très simple. Chaque PNJ possède une phrase dans ses pensées (il ne faut pas trop en demander à un PNJ, car un PNJ est con), et en prendre connaissance nécessitera un sacrifice de points d’expérience. Une petite somme de points et vous n’apprendrez pas grand-chose, mais contre une grande quantité d’expérience, vous aurez une information capitale voire une augmentation de points de caractéristiques et de compétences. Après, à vous de voir si vous désirez sacrifier vos points d’xp au profit de l’information. Personnellement je vous conseille de lire dans les pensées de tout le monde, l’expérience se gagnant facilement (même si les monstres ne respawnent jamais), et le jeu étant globalement assez facile. Lire dans les pensées vous fera découvrir énormément de choses sur l’environnement, les secrets de Rivellon ou des habitants de bourgades. Vous pourrez résoudre quantité de quêtes annexes juste en lisant et en interprétant des pensées. Un PNJ pensera « il y a un bouton caché sur la deuxième poutre de ma maison » et hop deux minutes plus tard, vous découvrirez son trésor (une carotte et un casque en bois, super). Un autre vous fournira le mot de passe pour vous infiltrer dans le camp de bandits du coin, vous évitant de tuer tout le monde sans demander quoi que ce soit. Bref le système est super bien foutu, et cela correspond parfaitement à l’orientation du jeu. J’adore.

Un grand moment de solitude. Notez le bouton « Anticipation » qui permet de lire dans les pensées (de la carotte, sic).

 

En parlant de PNJ, je tiens à souligner qu’ils sont pour la plupart vraiment attachants et/ou tarés. En fait ils vivent dans un monde à leur image, c’est-à-dire complètement détraqué. Entre le mage qui ne parlent que par alexandrins et le mec qui te court tout le temps après pour vendre toujours plus cher une maison qui n’existe pas, mon cœur balance. Puis Zandalor, un pote, ressemble vraiment à un Dumbledore sous acide. Tentant, non ? Enfin, la qualité des dialogues fait le reste. Ces derniers sont aussi marrants et blindés de référence en tout genre, que surprenants. Petit bémol toutefois : le doublage français est atroce ! On nage en plein syndrome « j’ai un doubleur pour dix-huit personnages », toujours avec le bien connu Marc Alfos. Vous savez, c’est le doubleur de Russel Crowe et d’environ 90% des jeux vidéo doublés en français… Dans Divinity 2 et surtout dans l’extension, ce phénomène se montre un peu trop prononcé pour que ce soit agréable. Dans l’idéal, voilà un jeu à faire en version originale sous titrée en français, mais je ne sais pas si c’est possible.

Zandalor. Le mec.

 

Ainsi, malgré ses nombreuses qualités le jeu n’est pas non plus exempt de défauts. Autre exemple que le doublage, la dernière partie du jeu original (Ego Draconis) est terriblement ennuyante. Autant le reste du jeu et l’extension demeurent passionnants, autant les dernières heures du premier sont horribles ! Il s’agit en réalité d’une succession de niveaux remplis d’ennemis. Pas grand-chose à explorer, juste des vagues de méchants soldats dans des décors toujours similaires. C’est d’un ennui profond… Je ne pige pas vraiment. Peut être est-ce une volonté de gonfler la durée de vie venue à l’esprit des concepteurs au dernier moment ? Cela ne colle pas du tout avec le reste de l’aventure. Un conseil : passez en ligne droite ces séquences sinon vous allez rapidement saturer. En plus les groupes d’ennemis disposent toujours d’un archer qui peut vous paralyser et d’un soigneur qui régénère les troupes. Bon courage ! Cela dit, à part cette partie du jeu, la difficulté n’est pas bien haute, notamment grâce à l’extension, où vous démarrez avec votre personnage déjà bien balèze, et dans laquelle vous pourrez débloquer des niveaux de compétences supérieurs. Bonjour les dégâts !

Ca démonte bien la gueule, non ?

 

Le système de combats de Divinity 2 n’est pas des plus extraordinaires, sans être désagréable non plus. Il suffit de bourriner la souris, lancer un ou deux sorts quand ceux-ci sont disponibles et tout ira bien. Libre à vous de jouer un mage, un archer ou un guerrier, sachant que les trois voies marchent très bien, et qu’à haut niveau vous ne ferez qu’une bouchée de vos adversaires. D’ailleurs l’extension permet de faire une remise à zéro des compétences afin d’explorer toutes les possibilités du gameplay. Ensuite, il suffit juste de trouver l’équipement qui va avec ! Le système d’évolution est également on ne peut plus basique : des points de caractéristiques et un point de compétence gagnés à chaque niveau, qu’il faudra répartir selon vos souhaits. Du pur RPG à l’occidental, pour lequel on atteint rapidement les limites mais cela reste plaisant à jouer : l’intérêt du jeu restant définitivement dans son orientation exploration !

On fait de drôles de rencontres dans la forêt…

 

Divinity 2 : The Dragon Knight Saga m’a beaucoup plu et je ne pourrais que vous le conseiller ! Le jeu existe sur PC et Xbox 360 (je n’ai pas testé la version de cette dernière) et propose une aventure de plus de 50 heures de découvertes, d’affrontements et de surprises. Je n’ai volontairement pas spoilé sur d’autres éléments de gameplay qui surviennent plus tard dans le jeu car, en ce qui me concerne, j’aurais préféré garder la surprise. Achetez-le si vous aimez les RPG et la chasse aux trésors, vous m’en direz des nouvelles !

Une petite référence de temps en temps, afin de ne jamais oublier que l’on a à faire à des rigolos !

 

J’en profite pour introduire deux petites nouveautés dans les tests : le résumé des qualités et défauts, ainsi qu’une note globale sur 5, histoire de savoir où on en est (et pour les fainéants qui ne veulent pas lire l’article! ).

 

Qualités

  • Exploration mise en avant et très enrichissante
  • Univers intéressant, cohérent, dans des décors pas vilains
  • Humour et qualité d’écriture des dialogues
  • Enormément d’objets à récupérer
  • Un prix attractif pour deux jeux en un

 

Défauts

  • Un gameplay pas fou
  • Les derniers environnements lourdingues
  • Difficulté trop basse dans l’ensemble
  • Doublage français immonde !
  • Modélisation des personnages à revoir

 

Note globale : 4/5

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5 réponses à “Divinity 2 : The Dragon Knight Saga”

  1. Bonjour,
    Dans l’idéal, il vaut mieux avoir joué au précédent opus et au spin-off (Beyond Divinity). Cela permet de comprendre toutes les subtilités du scénario. Je conseille d’acheter la version Dragon Knight Saga qui comprend la fin réelle de Divinity Divinity 2 Ego Draconis sinon vous risquez d’être déçu.
    J’ai beaucoup apprécié le RPG pour sa durée très correcte pour ne pas dire bonne.

  2. Oui j’avoue je les ai pas tous terminés les précédents opus, mais l’histoire de Rivellon est très bien contée à travers les éléments annexes du jeu. Il ne faut pas passer à côté pour tout piger en tout cas !

    Merci pour les précisions 🙂

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