Fallout New Vegas, un Pipboy au casino

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J’ai toujours été fan de la série Fallout. Même le troisième opus, pourtant très décrié, m’avait vraiment plu à l’époque. J’attendais avec une certaine impatience ce New Vegas, considéré par beaucoup comme la suite spirituelle des premiers épisodes. Voyons un peu de quoi il en retourne maintenant.

Les publicités vintage de la série ont toujours été très réussies.

 

La guerre, toujours la guerre

Fallout New Vegas prend place dans le désert du Mojave, aux confins d’un Nevada post-apocalyptique du plus bel effet. Vous incarnez un coursier et le début du jeu met en scène une embuscade où vous finissez enterré, une balle dans la tête en bonus. Un mec en costume de très mauvais gout vous dérobe une sorte de jeton spécial que vous deviez livrer quelque part dans la ville très animée de New Vegas. Une course importante à priori et il va falloir deviner pourquoi, après votre remise sur pied évidemment ! Le monde modélisé pour l’occasion est suffisamment vaste pour garantir une durée de vie conséquente. Au premier coup d’œil le terrain de jeu à l’air plus réduit que celui de Fallout 3 mais je peux vous assurer qu’il y a autant, voire plus de choses à y faire. Les lieux à visiter se comptent par dizaines, en faire le tour vous demandera un temps fou !

Le point lumineux au fond, c’est New Vegas : le but de votre aventure.

 

Le choix est crucial mais délicat

Après avoir bien bourlingué dans le désert du Mojave, vous allez arriver dans la ville de New Vegas, tenu d’une main de fer par Mr House et ses robots surpuissants. Ce passage marque une fracture nette avec la première partie du jeu, plus orientée découverte et exploration. Une fois arrivé à New Vegas, vous allez commencer à être confronté à des choix, des prises de position, qui finiront par être irréversibles. Cela change radicalement de la plupart des autres RPG où, au pire, vous avez le choix entre être gentil ou méchant. Dans cet épisode de Fallout, point de manichéisme, juste du libre arbitre. Vous allez devoir choisir une faction et cela va conditionner le déroulement, puis la fin du jeu. Là où ça devient vraiment intéressant c’est que chaque clan possède ses convictions, ses ennemis et ses forces, mais que vous n’êtes pas forcé de suivre. Vous pouvez les aider, pour mieux les trahir et assouvir vos exigences personnelles. Bref vous êtes libre. Libre de manipuler et poignarder, libre d’aider, libre de tout détruire et de tout reconstruire. New Vegas est le paradis des opportunistes, et il y aura forcément une place pour le personnage que vous souhaitez créer. Il existe quatre fins bien distinctes mais avec de nombreuses ramifications pour chacune d’entre elles. Cette forte liberté d’exécution est vraiment la qualité première de ce Fallout New Vegas. Cela va vraiment plus loin que le reste des RPG soit disant porté sur la liberté d’action. Seul regret à l’horizon, une fois le jeu terminé il n’est pas possible de continuer l’exploration du monde et ainsi voir les effets de nos choix sur la populace locale.

Petit aperçu des factions principales :

  • La République de la Nouvelle Californie (RNC) : la police d’ordre du coin, dictature à peine masquée, donc les mecs insupportables à abattre si vous voulez faire passer vos lois.
  • La légion de Caesar : alors eux, ce sont des psychopathes de premier ordre. Vous allez rapidement en entendre parler dans le jeu et faire face à quelques uns de leurs actes bien dégueulasses. Ils sont juste fous.
  •  Mr House et ses robots : le manitou de New Vegas. Il a sa vision du truc et surtout une puissance de feu exceptionnelle qui peut être très utile.
  • La Confrérie de l’Acier : on connaît bien ces adeptes de la haute technologie grâce aux autres épisodes de Fallout. A vous de voir si vous souhaitez plutôt leur aide ou leur annihilation définitive.
  • Les disciples de l’Apocalypse : les fous de Dieu en d’autres termes. Ils sont bien gentils mais complèment illuminés.
  • Les Grand Khans : un clan puissant de barbares sans pitié. Cela dit ils souffrent de problèmes internes à leur groupe que vous pourriez utiliser à vos fins.

Il existe bien d’autres factions, mais je vous laisse les découvrir…

Des affiches de propagande posées sur les murs d’un bastion de la RNC.

 

Une TODO-list bien remplie

En dehors de la quête principale, Fallout New Vegas nous propose une succession de quêtes secondaires plus ou moins intéressantes. Votre liste de choses à faire va très vite se remplir, attention à l’overdose ! Cependant, je ne peux que vous conseiller d’en faire un maximum et explorer le monde comme il se doit. Certaines zones valent le coup d’œil et proposent des quêtes particulièrement bien écrites et passionnantes (allez voir du côté de l’Abri 11, s’il vous plait). Un vrai tour de force quand on voit la banalité des quêtes dans ce genre de RPG depuis quelques temps. On sent les efforts, même si tout n’est pas parfait ! Un bon point, donc. De plus, selon les caractéristiques de votre personnage, vous pourrez résoudre une quête de différente manière. Par exemple, la réparation d’un robot nécessite deux bouts de ferrailles et un conducteur particulier. Soit vous pouvez partir à la recherche de ces composants, soit vous pouvez user de votre haute compétence en réparation et le remettre sur pied sans aucun objet, soit pouvez convaincre le mec à côté de vous donner ce qu’il faut avec votre compétence troc ou discours. C’est plutôt bien équilibré dans l’ensemble, même si certaines compétences se révèlent vraiment trop avantageuses par la suite.

Un exemple de quête complètement barrée mais géniale.

 

C’est moche mais au moins il y a des cowboys

Vous l’aurez compris, Fallout New Vegas propose un contenu fort intéressant. Pas grand-chose à lui reprocher sur le fond, mais ce n’est pas forcément le cas pour la forme ! Le jeu accuse un sérieux retard au niveau technique. Utilisant le même moteur que Fallout 3, déjà périmé à l’époque, il affiche des graphismes plutôt moches et ternes. Traverser un désert marron / gris durant des heures, ça pique pas mal les yeux à force ! Même si l’ambiance western est assez réussie, la direction artistique n’est pas des plus extraordinaires, et tout cela ne constitue pas vraiment un régal pour les yeux… De même pour nos cages à miel, l’environnement sonore est des plus basiques (même les radios diffusent et racontent plus ou moins la même chose) et, une nouvelle fois, on se tape encore trois doubleurs pour les centaines de personnages rencontrés. Je ne vais pas ressortir les armes contre ce doublage scandaleux comme je l’avais fait lors du test de Divinity 2, mais le cœur y est. Marre.

Le désert du Mojave à perte de vue.

 

Une facilité déconcertante

Côté gameplay, on nous sert à peu de choses près les mêmes systèmes que son ainé Fallout 3. Le SVAV (Système de Visée Assistée de Vault-Tec) est de retour pour l’occasion. Lors d’un combat, ce système permet de basculer d’un déroulement FPS classique à visée plus précise qui met en pause le jeu, permettant de sélectionner une partie du corps de l’ennemi à attaquer. Un peu à l’image des premiers Fallout, mais en 3D. Rien d’extraordinaire cependant, et nettement moins efficace dans ce volet, le SVAV ne m’a pas vraiment convaincu. Il faut dire que j’ai trouvé le jeu extrêmement facile dans l’ensemble, notamment à cause des équipiers (vous pouvez en avoir deux au maximum) qui sont vraiment trop puissants par rapport au bestiaire affronté. Ils tuent en un ou deux coups n’importe quel ennemi et vous aurez à peine le temps de dégainer que tout le monde sera mort en face. De plus, vous aurez rapidement accès (voler c’est mal) à des armes puissantes et les niveaux montent assez régulièrement. Chaque avancée de niveau vous octroi quelques points à répartir entre plusieurs caractéristiques telles les armes à feu, la furtivité, le discours, les explosifs et des dizaines d’autres. Tous les deux niveaux, vous aurez accès à une nouvelle compétence unique et il faudra la choisir parmi de nombreuses possibilités. C’est toujours un sacrifice, tellement elles semblent toutes utiles !

Le SVAV en action !

 

Easy hardcore

Autre nouveauté de cet opus, le mode hardcore. Il s’agit d’une option qui rend l’aventure plus réaliste. Elle intègre en effet les effets de la déshydratation, la faim, le poids des munitions et vos équipiers pourront mourir (difficilement, mais ça peut arriver). J’ai trouvé ce mode vraiment gadget alors que sur le papier ça me semblait prometteur. Il se trouve que c’est géré on ne sait trop comment, et les malus ne sont pas vraiment handicapants. Il suffit de transporter quelques bouteilles d’eau et deux ou trois lézards grillés radioactifs pour palier à d’éventuels problèmes, mais rien de vraiment contraignant à l’horizon. Un peu loupé pour le coup, mais l’idée était bonne et je ne serais pas surpris de voir ce genre de mode de jeu intégré dans d’autres titres.

Un gros flingue pour un petit ennemi.

 

Pour conclure, Fallout New Vegas m’a réellement séduit avec son contenu gargantuesque et la possibilité de prendre « pour de vrai » la voie que l’on souhaite et pas seulement une simili prise de position prévue par le jeu qui amènerait à une conclusion à peine différente de la principale. Chapeau bas. Là où j’ai moins aimé, c’est la trop grande facilité du jeu qui biaise un peu l’aspect hostile de ce monde post-apocalyptique. Le jeu n’est pas parfait, loin de là, et on pourrait y trouver grande quantité de défauts (par exemple l’interface absolument immonde pour tout joueur PC qui se respecte) mais je préfère rester sur ce sentiment de toute puissance que j’ai eu lorsque je me suis rendu compte que le destin de New Vegas était entre mes mains, mes choix. Aussi tordus soient-ils.

 

Qualités

  • La possibilité de faire des choix cruciaux
  • L’absence de manichéisme
  • L’ambiance western post-apocalyptique
  • Enormément de lieus à explorer

 

Défauts

  • Trop facile une fois quelques équipiers recrutés
  • Techniquement d’un autre age
  • Beaucoup d’allers et retours pour accomplir les quêtes
  • L’interface toujours aussi désagréable
  • Le mode hardcore n’est pas très pertinent

 

Note globale : 4/5

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3 réponses à “Fallout New Vegas, un Pipboy au casino”

  1. Bonjour Sylvain,
    Ce qui est le plus grisant dans ce RPG reposent, pour moi, sur 2 points essentiellement : les différentes façons de finir certaines quêtes annexes et les différentes stratégies pour abattre ses ennemis (suivant l’endroit où l’on frappe). Le côté Easy Hardcore est à oublier. J’aimerais connaître, ton avis, sur la comparaison de durée de vie entre Oblivion et ce RPG si tu as occasion d’y jouer.

  2. C’est à peu près la même chose question durée de vie. Si tu as envie de tout faire, les deux jeux proposent un contenu énorme.
    Après sur la quête principale, celle d’Oblivion m’avait l’air plus longue mais j’ai moins accroché donc ceci explique sans doute cela huhu.

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